Voie de Femme

Il y a des moments dans la vie où ça ne sera plus jamais comme avant. Pour moi, l’entrée fracassante de la « mal-a-dit » a été une étape majeure de ma mue intérieure et d’une transformation complète et entière de l’ensemble de ma vie.

Dans ma « vie d’avant », où la pilule jouait bien son rôle en mettant le problème sous le tapis, tout observateur extérieur aurait pu croire que tout allait bien pour moi. Il y avait certes des signes avant-coureurs que quelque chose se tramait en coulisses –des douleurs ponctuelles mais fort violentes à l’adolescence, des mycoses chroniques, des cystites, des images de viol « d’un autre temps » (de vies passées sûrement, car je n’ai jamais vécu de viol physique dans cette incarnation) qui me revenaient de manière incessante, mais dans l’ensemble, je pouvais mener une « vie normale ».

J’avais un job bien payé et relativement intéressant, des amis, des activités extra-professionnelles. Je passais mes congés en stages de développement personnel, je m’intéressais à la spiritualité, j’investiguais les causes de mon mal-être intérieur. Et pourtant, rien ne changeait.

Je continuais à vivre des relations amoureuses sans engagement alors que je nourrissais l’envie profonde de vivre une relation engagée, qui pourrait mener à la création d’une famille. Je me sentais « enterrée vivante » au travail, ma flamme de vie se tarissait. Heureusement que la danse, activité à laquelle je m’adonnais avec passion et intensité, me servait de palliatif au mal-être diffus qui m’habitait.

Et puis Elle est entrée dans ma vie. En réalité, et cela, je l’ai compris plus tard, cette hôte s’était invitée chez moi depuis toujours. Depuis mes débuts dans mon incarnation, et même avant. Mais cela, c’est une autre histoire.

Elle a fait irruption soudainement, car je n’avais pas voulu entendre ni voir ce qu’elle avait à me dire. Ainsi, elle a dû crier très fort. Me bousculer dans mes croyances, dans mes profondeurs. Jusqu’à me faire frôler la mort.

Le moment où la « mal-a-dit » s’est déclenchée avec violence a été synonyme de point de rupture pour moi. Plus jamais, ma vie ne serait comme avant.

Certes, il y a eu les peurs, les doutes, le désespoir, la colère.

Mais au-delà de tout cela, il y a eu ma renaissance ! Ou tout simplement ma naissance devrais-je dire… Car étais-je réellement vivante et vraiment née avant tout cela ?...

L’Endométriose m’a permis de faire ré-emerger de mon être profond des connaissances ancestrales sur le Féminin blessé et sa guérison, m’a reconnecté à ma vibration de guérisseuse. Je me suis formée à diverses techniques et outils, je n’ai pas arrêté, en travaillant sur moi et en guérissant moi-même, d’affiner mes propres compétences d’accompagnement.

Ainsi, petit à petit, j’ai trouvé force et courage. L’impuissance s’est transformée en puissance, la colère en force d’action, les mémoires de traumas en potentiel de guérison.

J’ai tout quitté : mon lieu de vie qui ne me convenait pas. J’ai permis à un homme avec qui je pourrais vivre une relation engagée d’entrer dans ma vie. J’ai démissionné. J’ai continué à cheminer, envers et contre tout. Malgré les doutes, les rechutes.

Et c’est ainsi que mon activité de thérapeute, d’accompagnatrice du Féminin blessé vers le Féminin Sacré s’est déployée, progressivement. Cela est devenu comme une évidence. En guérissant mon corps, mon cœur, mon esprit et mon âme, j’ai retrouvé qui j’étais réellement, quelle était ma contribution juste au monde.

J’ai enfanté mon activité, avec une approche unique au monde, car totalement connectée à ma propre expérience de guérison en profondeur et alignée à ma mission d’âme. Bien entendu, j’utilise des outils qui peuvent faire sens aux personnes qui viennent à moi, car le mental a besoin d’être rassuré, et cela est bien normal. Mais en réalité, mon accompagnement et les effets magiques qu’il déploie pour les femmes que j’ai le privilège de suivre -comme celui de tout thérapeute ayant fait un travail sérieux sur lui et connecté – reposent sur ma propre vibration.

J’ai osé déployer mes ailes, invisibles jusque-là. J’ai osé mettre le Maître à l’intérieur (Endo-mettre/Maître- Ose !), retrouver ma puissance, équilibré mes énergies féminine et masculine.

En traversant ce chemin de guérison, j’ai grandi en conscience, j’ai enfanté une « meilleure version de moi-même ». Bien entendu, le chemin continu. Croire que l’on est arrivée une bonne fois pour toutes serait un leurre de l’ego.

Mon enfantement personnel m’a demandé de mobiliser toute mon énergie créatrice, toute la force de Vie en moi. De transmuter les énergies de mort, de destruction, pour devenir « enceinte de vie ». Et comme cela arrive fréquemment (c’est d’ailleurs ce cheminement que je transmets à bon nombre de femmes), une autre façon d’enfanter m’a été rendue possible : la grossesse et la maternité, en dépit des pronostics sombres de la médecine. Je bénis la vie de m’avoir permis cette expérience initiatique et sacrée de l’enfantement sur un plan physique.

Mon chemin continu. Mais une chose est claire pour moi : mon (r)éveil, je le dois à la mal-a-dit, sans laquelle je n’aurais probablement pas pris la peine de plonger ainsi dans les tréfonds de mon âme.